Un régime fortement hypocalorique peut induire une rémission du diabète
Le diabète de type 2 semble réversible – du moins à court terme – chez environ 40% des patients qui suivent un régime fortement hypocalorique (RFH), d’après une équipe du Royaume-Uni.
Pour le docteur Roy Taylor, « Certaines personnes détestent se voir diagnostiquer un diabète, avec tout son lot de médicaments, de futures injections d’insuline, de risque de cardiopathie et d’un nombre infini d’heures passées dans les salles d’attente des médecins. Une bonne nouvelle pour elles: perdre 15% du poids corporel leur rendra la santé. »
Dans un article publié en ligne le 21 mars dernier par la revue Diabetes Care, Roy Taylor (Université de Newcastle) et ses collaborateurs notent que si la rémission du diabète s’observe le plus souvent après une intervention de chirurgie bariatrique, elle peut également survenir après une diminution très forte des apports caloriques.
Pour vérifier chez qui (et pendant combien de temps) une approche de type RFH peut être utile, l’équipe a étudié 30 patients dont l’âge du diabète était compris entre six mois et 23 ans. Ils ont suivi un RFH pendant huit semaines. En moyenne, leur poids baissait de 98 kg au départ à 83,8 kg à la fin de cette période. Ils sont ensuite revenus par étapes à un régime normocalorique. Un programme structuré et individualisé visant à maintenir le poids leur a été proposé en soutien.
A six mois, 13 des participants ont atteint une glycémie inférieure à 7 mmol/L et ont été qualifiés de répondants. La perte de poids après RFH était similaire chez les répondants et chez les non-répondants, le poids atteint restant stable à six mois dans les deux groupes.
Les répondants affichaient un diabète moins âgé et une insulinémie plus élevée. Dans ce groupe, le taux d’HbA1c avait chuté de 7,1 à 5,8, une évolution à comparer à celle des répondants, qui ne passaient que de 8,4 à 8,0. Les taux atteints étaient maintenus à six mois.
Les auteurs admettent que leur travail « n’est pas, au départ, l’étude d’un traitement mais bien d’ordre physiopathologique, destinée à tester le concept. Six mois de suivi sont déjà suffisants pour détecter une redistribution des réserves graisseuses au cours d’un régime normocalorique, bien que des études plus longues soient nécessaires pour préciser l’efficacité en routine clinique. »
Et Roy Taylor de conclure: « Prenez compte de ce nouvel élément lorsque vous soignez un diabétique de type 2. Nous ne savons pas encore s’il est opportun de formuler une recommandation générale de perdre autant de poids, mais une grande étude en première ligne est actuellement en cours pour y voir plus clair. »